10.7.04

Les circuits du blanchiment

Tout comme moi vous avez dû être abasourdi(e)s quand vous avez entendu ou lu que chaque minute le déficit de l'assurance-maladie s'alourdissait de 20000 euros ! Mais comment diable, avez-vous dû vous demander, est-il permis à la Sécu d'être en déficit, alors que mon banquier ne manque pas de me rappeler très vite à l'ordre si mon compte à moi est dans le rouge ?

Eh bien, c'est simple, il y a ce que j'appelle un circuit du blanchiment de la dette sociale. Comme chacun de nous, la Sécu a un banquier, l'ACOSS, qui gère les rentrées (les cotisations collectées par l'Urssaf) et les sorties (les prestations payées par les Caisses).

On sait que les sorties sont largement supérieures aux rentrées. Comment fait l'ACOSS pour faire face à ses besoins journaliers et assurer le paiement des prestations ? Il faut bien que l'argent manquant vienne de quelque part.

Cet argent est avancé par la Caisse des Dépôts et Consignations (ou parfois le Trésor public). La CDC finance les besoins de découvert de l'ACOSS, elle est son banquier.

Bon, on a donc reporté le problème un peu plus loin. L'ACOSS s'endette auprès de la CDC, mais comment fait la CDC pour trouver l'argent ? Eh bien, elle émet des obligations, c'est-à-dire des emprunts sur le marché financier. Aux épargnants qui achètent la dette elle promet de rembourser cet argent avec intérêt dans x années, x étant plus ou moins grand (plus de 5 ans en principe).

Parfois la dette de l'ACOSS à l'égard de la CDC est transférée à l'Etat, pour rentrer dans la dette publique. Il y a aussi des organismes tels que la CADES pour gérer une partie de la dette obligataire, en la remboursant grâce à la CRDS.

Voilà donc le circuit du blanchiment de la dette "sale". Pour simplifier : les dépenses d'aujourd'hui seront réglées par les impôts de demain, payés par nous ou par les générations futures. On entre ainsi dans la dynamique infernale de la dette.

Tout cela ne tient que par la confiance relative des épargnants (français mais aussi étrangers) en la capacité future de l'Etat à ponctionner les citoyens, futurs esclaves de son insouciance d'aujourd'hui. Car l'Etat, ce bon parrain, ne produit rien, il prend d'un côté pour donner de l'autre, en se servant au passage. Quand la confiance des prêteurs disparaît (parce qu'il n'y a plus assez d'argent pour les rembourser), ce qui arrive plus souvent qu'on ne pense (l'exemple qui vient à l'esprit est celui de l'Argentine) le pays sombre dans la banqueroute et la pauvreté, avec dévaluation de la monnaie, chômage, violence, etc.

Voilà pourquoi il est urgent de sortir de cet engrenage, puisque le gouvernement ne peut ou ne veut rien faire, si ce n'est, comme le dit David Victoroff, une réforme à un euro. Ma lettre est prête, et la vôtre ?

4 commentaires:

Laure Allibert a dit...

Les vraies mafias sont étatiques, elles s'appellent l'Etat français, l'Etat américain, etc. Les "mafias privées" ne sont rien auprès d'elles. Comme le dit Rothbard :

Si l'impôt, payé sous la contrainte, est impossible à distinguer du vol, il s'ensuit que l'État, qui subsiste par l'impôt, est une vaste organisation criminelle, bien plus considérable et efficace que n'importe quelle mafia "privée" ne le fut jamais.

Laure Allibert a dit...

Apparemment vous ne connaissez rien au libéralisme, qui justement est fondé sur le respect de la liberté d'autrui. Cultivez-vous un peu et la discussion pourra continuer. Un lien intéressant pour apprendre : définition du libéralisme sur Wikipedia.

Laure Allibert a dit...

Les guerres aussi ont entraîné des progrès techniques très importants dans de nombreux domaines, mais qui peut souhaiter des guerres ? (si ce n'est les hommes de l'Etat dont elles accroissent le pouvoir). Qu'un bien (le progrès) puisse sortir d'un mal (la guerre, l'Etat) n'est pas nouveau, ça ne rend pas le mal souhaitable pour autant.
Si une création, une invention, une technique est vraiment utile, elle apparaîtra de toute façon sans avoir besoin de l'Etat. L'Etat n'est pas quelque chose de magique qui rend possible l'impossible. Tout ce que fait l'Etat peut être fait par le privé (pourquoi le privé ne le fait-il pas alors ? parce que l'Etat tient à conserver des tas de monopoles pour justifier son existence).
A lire, quoique un peu ardu : L'État, Règne de la Magie Noire.

Laure Allibert a dit...

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